Jeudi 27 Avril

Jeudi 27 avril, deux événements scellent l’engagement de deux grands groupes industriels aux côtés de ESCP dans la nouvelle Chaire « Une Usine pour le Futur » : la cérémonie de signature suivie de la toute première conférence organisée par la Chaire sur le thème de « la place de l’Homme à l’ère du digital ».


Cette Chaire avec Safran et la Fondation d’Entreprise Michelin, a pour vocation d’analyser les impacts de la digitalisation sur les équipes de production et à identifier les meilleures pratiques managériales à mettre en œuvre dans les usines de demain.

Frank Bournois (Directeur Général, ESCP) et Christian Mouillon(Président de la Fondation ESCP), ont ouvert la cérémonie de signature en se réjouissant de l’élargissement des thèmes d’intervention des nouvelles Chaires signées ces derniers mois. Internet des objets, prospective du commerce dans la société 4.0… ESCP progresse aussi grâce aux liens qu’elle entretient avec de grandes entreprises qui prennent part à la mutation de l’environnement économique et sociétal.
12 Chaires et Professorships tissent désormais des passerelles entre les entreprises et le monde académique.
Ce nouveau partenariat doit permettre d’accompagner le développement de nouveaux modes de production et de travail déjà en œuvre chez Safran et le groupe Michelin.  

Philippe Legrez

Phillippe LegrezPhilippe Legrez, a présenté les raisons de l’engagement de la  Fondation d’Entreprise Michelin dont il est le Délégué Général.
« À l’image de Michelin, le rayonnement de la Fondation est mondial et sa signature,  l’Homme en Mouvement, illustre la dimension humaine de ses projets de mécénat, vecteurs de progrès et de développement social. L’Homme en Mouvement, c’est celui qui fait aujourd’hui un pas de plus vers demain. Alors, en mouvement la Chaire ! »

Jean-Luc Bérard

Jean Luc Bérard à ESCPJean-Luc Bérard, Directeur Groupe Ressources Humaines, Safran, s’est lui aussi enthousiasmé pour cette collaboration résolument tournée vers le futur : « Tous les jours, nous préparons activement l’avenir de notre industrie et des étudiants. En évaluant les nouveaux besoins, en mesurant l’impact de la digitalisation sur nos métiers et notre organisation. En accompagnant aussi nos futurs embauchés à appréhender au mieux ces transformations. La nouvelle chaire "Une Usine pour le Futur" nous sera une aide précieuse… »

Des questions passionnantes qui illustrent bien à quel point le monde de l’industrie est à un tournant historique décisif !
Pour Fabienne Fel, Professeur Associé en charge de la Direction Scientifique de cette Chaire, « Lean manufacturing dans les années 80, puis première phase de révolution numérique… En 30 ans, le fonctionnement de nos usines a beaucoup changé. L’industrie est confrontée aujourd’hui à un nouveau défi, qui est aussi une superbe opportunité : la deuxième vague de digitalisation des systèmes de production, avec des bouleversements sans précédent, pour les hommes, qu’il s’agisse des opérateurs ou des managers, et pour les organisations. Comment vont fonctionner nos usines de demain ? Avec quelles compétences ? Quelles conséquences sur les hommes (opérateurs et managers) ? Comment les former, les entraîner ?
Ces questions vitales pour l’industrie, en France, mais aussi à l’international, n’ont pas de réponse académique à ce jour. Et c’est bien l’objectif de la Chaire que d’en apporter et de participer au débat public sur le sujet. Ces thématiques correspondent bien au positionnement ESCP, où nous avons toujours développé une approche humaniste du management ».

Une fois la cérémonie de signature close, c’est devant presque 200 participants, que Pierre Giorgini, Recteur de l’Université Catholique de Lille a prononcé le discours inaugural de la Chaire

 Pierre Giorgini

Pierre GiorgonoIl y livra sa perception de l’avenir, avenir bouleversé par la transition numérique en plaçant la question de l’homme au cœur des organisations. Morceaux choisis…
« Il est évident que la transition fulgurante que nous vivons aujourd’hui à l’échelle de la planète et qui est à la fois portée par la transition numérique, et qui en retour l’amplifie et l’accélère, n’est pas seulement un changement technique. Pour être appréhendée, je crois qu’elle ne peut être réduite dans la pensée du pédagogue, du responsable politique ou du chef d’entreprise, à l’augmentation fulgurante des capacités ou de la vitesse des outils techniques de stockage, de traitement et de transport de l’information et plus largement de la connaissance. Elle se situe au cœur d’une révolution d’ordre épistémologique et pour certains d’ordre anthropologique. Elle bouleverse le paradigme de la coopération, celle entre les hommes, celle entre les machines et celle entre les hommes et les machines. »

L’usine du futur impacte la coopération entre les hommes et les machines et interroge sur deux récits : "l’humanisation des machines et la machinisation de l’homme". Avec le développement du numérique, "notre environnement passe d’une organisation pyramidale à un monde maillé et coopératif" indique Pierre Giorgini. Le bénéficiaire devient aujourd’hui un partenaire indispensable des processus de création. Dans ce monde inédit, la fluidité des échanges et des interactions pourront primer sur les qualités techniques individuelles de chacun. 

La table ronde

Puis Pierre Giorgini a laissé place à Frank Bournois qui a accueilli Alexandre TISSOT, Directeur de Programme, Netexplo ; Stéphane LAFLECHE, Directeur Général Industrie du Groupe SEB et le Colonel Pierre-Joseph GIVRE, Etat-major des armées pour une table ronde.

Puis Pierre Giorgini a laissé place à Frank Bournois qui a accueilli Alexandre TISSOT, Directeur de Programme, Netexplo ; Stéphane LAFLECHE, Directeur Général Industrie du Groupe SEB et le Colonel Pierre-Joseph GIVRE, Etat-major des armées pour une table ronde.

Marion Valin, Etudiante à ESCP présente dans l’amphithéâtre, partage ce qu’elle a retenu :

Pour insuffler cet élan de co-élaboration, le Groupe SEB a développé le programme OPS (Opération Performance SEB). Stéphane Laflèche nous indique qu’à travers ce programme, l’entreprise s’engage à répondre aux idées de ses employés afin d’améliorer le fonctionnement quotidien du Groupe. Dans cet esprit co-élaboratif, des lignes de production sont à titre d’exemple reconstruites sur une semaine avec les employés pour remettre en question la manière dont l’entreprise travaille. L’implication des équipes dans ce programme permet à la fois d’améliorer les conditions de travail des employés mais aussi la productivité. 
A l’heure de la vague de numérisation, l’erreur serait en effet de croire que le digital serait le seul facteur de supériorité opérationnelle souligne le Colonel Pierre-Joseph Givre. L’éthique doit absolument guider les choix des organisations et l’homme doit rester au cœur de la digitalisation. En effet, l'intelligence numérique ne doit pas remplacer l’homme mais au contraire  l'assister dans ses tâches. Ainsi, aucun risque pour que l'intelligence artificielle remplace un jour l’humain.
A noter que même si ce système fait émerger de réelles incertitudes comme le souligne Alexandre Tissot, il faut néanmoins rester lucide, ne pas prendre peur et définir jusqu’où souhaitons-nous donner la main à la machine ? Quel sera l’usage de cette digitalisation ? La digitalisation doit permettre de renouveler une économie existante.
L’humain et le savoir-être auront un rôle clé au cours de cette révolution digitale. Par ailleurs, la complexité du système va entraîner une hausse de l’incertitude. Néanmoins, comme le dit Pasteur, "le hasard ne favorise que les esprits préparés", de nombreux industriels souhaitent prendre part au débat public pour accompagner au mieux leurs équipes dans cet environnement en pleine mutation.

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